DJALELO

Djalelo est une exposition personnelle de l’artiste Aimé Mbuyi célébrant les femmes et leur contribution significative à la musique congolaise. L’artiste accorde une place centrale à deux figures souvent négligées : Abeti Masikini et Mpongo Love, des pionnières ayant marqué les années 1960 jusqu’ aux années 2000. Les deux portraits les plus importants rendent

hommage à ces deux grandes pionnières qui ont su s’ imposer dans un domaine largement dominé par les hommes. Abeti Masikini et Pongo Love ont non seulement su révolutionner le genre mais elles ont également défier les normes établies de leur époque.

L’ exposition célèbre également des chanteuses émergentes des années 1980, telles que Jolie Detta, Mbilia Bel et Tshala Muana, qui ont enrichi l’ héritage musical zaïrois et apporté des innovations stylistiques malgré les obstacles rencontrés dans un milieu souvent machiste.Dans  «Matata ya muasi na mobali» l’ un des tubes les plus populaires de la rumba interprétés par Franco, le chanteur expose de manière saisissante la dynamique où l’ homme travaille inlassablement au service d’ une femme avide. Cependant, l’ évolution de Franco et de l’ orchestre Ok Jazz témoigne d’ une prise de conscience ultérieure quant au rôle essentiel que les femmes peuvent jouer au sein d’ un collectif. Cela s’ est notamment concrétisé avec l’ arrivée de Jolie Detta au sein du groupe, marquant ainsi un tournant significatif et son intégration a apporté une touche distinctive aux «Bana Ok» En devenant la première femme à s’ imposer en tant que chanteuse principale au sein de ce collectif, Jolie Detta a non seulement modernisé leur mouvement, mais a également établi un précédent important.

La deuxième salle dévoile une collaboration intitulée The Words We Wear entre les artistes Aimé Mbuyi et Lauren Southe, un dialogue entre la poésie et le design de mode. Les deux artistes explorent ensemble comment le tabou entourant les enjeux de santé mentale impactent les communautés congolaises et leurs diasporas et contribuent à l’ invisibilisation de ces réalités. Comment les traumatismes intergénérationnels, liés aux crises socioéconomiques et politiques, affectent-ils encore aujourd’hui? Le vêtement devient un outil qui permet de passer un message urgent au plus grand nombre afin de pousser à une prise de conscience collective. L’ objectif de ce projet d’exposition est de faire avancer la conversation sur la santé mentale, susciter l’ espoir et trouver des solutions ensemble.

Ainsi, Djalelo rend hommage aux gardiennes de l’ héritage musical congolais. Quant à l’exposition The Words We Wear , il s’agit d’un témoignage puissant de l’ art pour sensibiliser et de provoquer des discussions sur des sujets sociaux importants dans la communauté congolaise.