ROSEMARIE LAPORTE

Poète archiviste originaire des Laurentides, Rosemarie Laporte hybride dans sa pratique arts visuels et techniques artisanales. L’autoreprésentation et la documentation s’y tissent par l’usage de la textualité, de l’image imprimée et digitale, de l’installation et de l’art textile. Iel tente ainsi de réinterpréter des espaces intimes du quotidien, en puisant dans la mémoire que porte les lieux. Suivant une approche autobiographique, Rosemarie utilise ses expériences personnelles comme matière à récit; ses œuvres agissent donc comme espaces de vulnérabilité et de sensibilité. Le travail des femmes et la transmission de connaissances intergénérationnelles constituent également une partie de ses questionnements artistiques. Ses temps libres sont ponctués par des séances de broderie, les recettes de gâteaux de sa grand- mère et une numérisation acharnée de tout objet doux et transparent.

(Les draps-empreintes, 2022, Bois, drap de coton, impression à jet d’encre, 60 cm x 115 cm x 71 cm)

L’œuvre Les draps-empreintes réinterprète l’espace intime de la chambre à coucher à travers une fragmentation imagée de la mémoire personnelle. Les souvenirs se matérialisent sur des pages de drap blanc, pour se transformer en un artéfact précaire. Les thèmes du passage de l’enfance à l’âge adulte, des relations familiales et de l’identité queer sont évoqués par une approche autobiographique. Ce livre d’artiste cherche ainsi à re contextualiser plusieurs espaces privés dans un espace public d’exposition, où l’écriture de soi offre un espace de vulnérabilité poétique.

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(et leurs mots seront nos territoires, 2021,Porcelaine, grès, glaçure, impression à jet d’encre, 15 cm x 20 cm x 5 cm)

Extraits d’une série de plus grande envergure, ces mots-céramiques sont un cadavre exquis de ceux écrits par cinq autrices tirées de la bibliothèque personnelle de l’artiste. Par un processus minutieux et exhaustif, les mots sont sélectionnés pour ensuite être réassemblés en courts poèmes. Ces derniers décrivent différents lieux qui alternent entre l’intime et le paysage, tous façonnés par l’imaginaire féminin. Les bandelettes fragiles imposent un rythme séquentiel à la lecture, sectionnées là où le papier a précédemment été coupé.