Le projet intitulé «They wrote the countries borders on my skin» est une exposition interdisciplinaire sur l’immigration et le tatouage, programmée à la galerie Fais-Moi l’Art en novembre 2022.
Suite à sa propre expérience migratoire, l’artiste franco-syrienne Poline Harbali a lancé un appel à projet qui a été relayé par Radio Canada afin de rencontrer des femmes et personnes non binaires immigrant.e.s qui lui ont confié leur vécu dans le but de se faire tatouer un motif symbolisant leur processus migratoire jusqu’au Canada.De ces entretiens, elle a récolté et archivé du matériel pour constituer le récit de ce projet. 
L’exposition s’axe sur l’expérience de se faire tatouer, sur la relation qu’entretient le corps avec la violence de l’attente de regularisation migratoire et propose le tatouage comme un espace cathartique qui replace l’individu migrant au coeur de son experience pour sortir de la deshumanisation administrative. Elle se veut donc une expérience immersive dans une séance de tatouage avec des personnes immigrantes au Canada aujourd’hui, questionnant donc les enjeux liés aux fermetures des frontières, à l’assimilation, mais aussi à la position qu’entretient le corps des femmes et personnes non binaires dans l’espace public.
Cette exposition présente de la sculpture, des installations, de la photographie, de la vidéo et du tatouage. Cet acte de scarification, douloureux, saignant et définitif devient une réponse sensorielle et cathartique à cette attente entrainant précarité psychologique, financière et sociale.
Iels s’appellent Awa, Amanda, Juliette, anonyme, anonyme, Shelly, Naya, Léa, Mira et Marina. Iels viennent du Liban, du Brésil, du Guatemala, du Mexique, de France, du Sénégal, de Corée du Sud et du Venezuela et iels sont immigrant.e.s éducatives, réfugié.e.s écologiques, en exil politique, en exil dû à leur identité de genre ou orientation sexuelle, ou simplement à la recherche d’un ailleurs.
Ce corps errant devient demeure dans l’expérience même de la peau encrée.