Artiste diplômée de l’UQAM en arts visuels et médiatiques, Cristel Silva  Silva s’intéresse à la notion de territoire et à comment celui-ci mène  une réflexion sur l’identité individuelle et collective. Son travail  multidisciplinaire comprend les médiums du textile, de la  photographie et de l’installation et se rapporte surtout à la nature dans  les métropoles comme moyen de fragmentation des structures de pouvoir. Elle a participé à plusieurs expositions collectives et ses  œuvres ont été présentées aux ateliers Jean Brillant, à la galerie  GHAM & DAFE, ainsi qu’à la Galerie de L’UQAM. Originaire du  Mexique, Cristel vit et travaille à Montréal.

 

 

Dans son travail, Cristel Silva conçoit le territoire habité comme  un ensemble de couches historiques qui modèlent et normalisent  les systèmes de pouvoir au sein des sociétés. Plus précisément, elle  s’intéresse à la présence de la nature dans la ville comme moyen de  segmentation des structures d’oppression telles que le colonialisme  et le capitalisme. Ses œuvres traduisent des expériences personnelles  vécues dans les espaces inoccupés qu’on retrouve dans le territoire  mohawk non-cédé Tiohtià:ke (Montréal). Ces espaces délaissés favorisent un écosystème hébergeant une nature native qui éprouve  des changements constants; ils représentent le néant à l’intérieur du  flux des villes, l’état d’inaction face à une société productiviste. À l’aide  de relevés de type scientifique qui s’inscrivent dans une démarche  méthodique (exploration du terrain, prise d’échantillons, recherche  d’archives, collecte d’images et d’objets trouvés, etc.) l’artiste génère  une analyse formelle de la biodiversité retrouvée dans ces endroits.  Cristel Silva utilise ces observations comme le fond d’une approche  plastique multidisciplinaire qui comprend les médiums du textile, de  la photographie et des techniques d’impression; elle établit ainsi une  succession entre des images rappelant visuellement l’illustration scientifique et des repères symboliques autoréférentiels.