SANS TITRE
[UNTILTED]
21 MAI – 01 JUIN 2024
L’art du tatouage est souvent méconnu en tant que forme d’art à part entière, mais il est essentiel de reconnaître sa valeur artistique. Les artistes tatoueurs ne se limitent pas à simplement décorer la peau ; ils sont des créateurs uniques, naviguant à travers différentes disciplines artistiques pour exprimer leur vision propre. En tant qu’artistes multidisciplinaires, ils fusionnent compétences techniques et créativité pour transformer les idées en œuvres d’art vivantes. Bien que le tatouage puisse être perçu comme une forme d’expression marginale, il alimente souvent la pratique artistique plus large de ces artistes, leur offrant une plateforme pour explorer et développer leur style personnel. C’est dans cette dualité entre le monde du tatouage et celui des arts visuels que réside la richesse et la diversité de leur pratique artistique.
L’exposition Sans Titre met en lumière l’artiste tatoueur.euses, au-delà de sa pratique de tatouage. Souvent rejeté ou marginalisé par le monde de l’art, la créativité des artistes tatoueur ne se limite généralement pas à l’application d’encre sur la peau, mais s’étend à une gamme variée de médiums et de techniques. Que ce soit à travers la peinture, le dessin, la sculpture ou d’autres formes d’expression artistique, ces artistes développent un langage visuel distinct, et apportent une contribution significative et innovante à la scène artistique contemporaine.
Bien que considéré comme métier créatif, le tatouage n’est cependant pas reconnu comme une pratique artistique à part entière. Cette exposition à pour but d’offrir une plateforme de diffusion ou divers artistes tatoueur.euses de Montréal et d’ailleurs peuvent exposer leur travail artistique, révélant la créativité qui se cache derrière l’aiguille.
[ENGL]
The art of tattooing is often overlooked as an art form in its own right, but it is essential to recognize its artistic value. Tattoo artists do more than simply decorate the skin; they are creators of their own, navigating different artistic disciplines to express their unique vision. As multidisciplinary artists, they technical skills and creativity to transform ideas into living works of art. Although tattooing may be perceived as a fringe form of expression, it often contribute to these artists’ wider artistic practice, providing them with a platform to explore and develop their personal style. It is in this duality between the world of tattooing and that of the visual arts that the richness and diversity of their artistic practice lies.
The Untitled exhibition puts the spotlight on the tattoo artist, beyond his or her tattooing practice. Often rejected or marginalised by the art world, the creativity of tattoo artists is generally not limited to the application of ink into the skin, but extends to a diverse range of mediums and techniques. Whether through painting, drawing, sculpture or other forms of artistic expression, these artists develop a distinct visual language that transcends the traditional boundaries of the tattoo art.
Although considered a creative trade, tattooing is not recognized as an artistic practice in its own right. The aim of this exhibition is to provide a platform where various tattoo artists from Montreal and beyond can showcase their artwork, revealing the creativity that lies behind the needle.
Guillaume Harvey
Sydney Allen
Joëlle Côté
Masha Granich
Hans Deslauriers
Muriel de Mai
Nathan Leblanc Limoges
Monica Morales
Laurence Thériault – Lainé
Fannie L’Heureux
Noémie Éclipse
Tommy Besner-Patenaude
Mel Perreault
Ryan Dupuis
Arnaud Leclerc Vidricaire
Épithumia Rose
1- Arnaud Leclerc Vidricaire, Untilted 270, acrylique sur bois, 32 x 42 pouces, 2023. (prix sur demande)
2- Monica Morales, Romance of the sea, Crayon de bois sur toile de coton brut , 25 x 37 x 2 pouces, 2023.
3- Tommy Besner-Patenaude, Les dispositifs hostiles, dimensions variables, 2024.
4- Hans Deslauriers, Crash, Huile sur toile, 14 x 16 pouces, 2024.
5- Muriel de Mai, Pieces of me, porcelaine, pigment noir, et ficelle doré, 9,8 x 9,8 pouces, 2022.
6- Joëlle Coté, L’horizon est infini, installation (12) livres d’artistes, sérigraphie sur papier usukuchi, 30 x 30 pouces, 2021.
7- Ryan Dupuis, The origins of the world, papier graphite, argile, 4 x 4 pouces, 2024.(prix sur demande)
7- Ryan Dupuis, Bruses, aquarelle sur papier mâché, 4,25 x 8,5 x 2 pouces, 2023.(prix sur demande)
8– Noémie Éclipse,( 3 éditions unique de la série) Sans titre, sérigraphie, acrylique, 12 x 18 pouces, 2018. (prix sur demande)
9- Masha Granich, I Don’t Wanna Cry No More, Not Once, Not Ever Again, 12 x 7 pouces, 1/2, &
9- Masha Granich, I Don’t Wanna Cry No More, Not Once, Not Ever Again, 13 x 8 pouces, 2/2,
Vitrail, soudure, aérographe numérique imprimé aux UV, exploration des matériaux dans le cadre d’une série en cours sur l’obsession du stock, des images, du camp et de l’ornementation, 2023.
9- Masha Granich,Untitled, Stylo à bille sur toile, 22 x 36 pouces, 2023.
10- Sydney Allen, Static, huile sur toile non tendue, 24 x 60 pouces, 2023.
11- Mel Perrault, The Gym, encre sur papier vierge, 16 x 24 pouces, 2024.
11- Mel Perrault, Dyke Bar Street View, encre sur papier vierge,16 x 48 pouces, 2023.
12- Fannie L’Heureux, L’enfant rivière, monobande, couleur, 1 h 6min, poupée, fausse peau, 2023.
13- Guillaume Harvey, Déphasé, Acrylique et huile sur toile,72 x 63 pouces, 2023.(prix sur demande)
14- Épithumia Rose, Relationship, installation céramique, dimensions variables, 2022.(prix sur demande)
15- Laurence Thériault Lainé, Wash your hands, Huile sur toile,36 x 30 pouces, 2021.(prix sur demande)
16- Nathan Leblanc Limoges, Gods should know the prices of tears, Dessin au graphite sur papier graphite, cadre de cerisier gravé au laser, 96 x 65 pouces, 2021-2023.
Pour en savoir plus sur les artistes et leurs démarche artistique
Arnaud Leclerc Vidricaire
- Arnaud Leclerc Vidricaire, Untilted 270, acrylique sur bois, 32 x 42 pouces, 2023. (prix sur demande)
Né en 2000 dans la ville de Québec (Canada), Arnaud L. Vidricaire vit et travaille à Montréal. Sa pratique artistique se manifeste par des installations spatiales ambitieuses au travers desquelles il fait le récit de ses trémulations intérieures. Créations émotionnelles et non conscientes, ses œuvres naissent d’abord d’un tracé instinctif sur la surface de sa tablette graphique. Il sature l’écran de différents enchevêtrements de lignes, dont il oubliera la plupart, ne conservant que les compositions les plus fortes. En résultent des objets sculpturaux découpés au laser dans du bois, qu’il peint ensuite à la main. La couleur qu’il applique avec une immense minutie, passant ainsi d’une création jusque-là très pulsionnelle à une expérience méditative, crée toute la complexité de sa démarche.
Dans le travail d’Arnaud L. Vidricaire, le geste est mis en scène de façon magistrale. Il traite la ligne comme une forme d’expression personnelle, autant pour sa valeur plastique que pour le témoignage intime qui en découle. Le dessin sort de l’écran pour saturer le mur, occuper l’espace de manière magnifiquement brute et inattendue. L’acte de faire devient l’œuvre.
Monica Morales
2. Monica Morales, Romance of the sea, Crayon de bois sur toile de coton brut , 25 x 37 x 2 pouces, 2023.
Dans ma pratique, je m’intéresse à la dualité entre deux cultures. C’est pourquoi je représente plusieurs éléments associés à des stéréotypes de cultures, par exemple les courbes et l’extravagance de la culture latino-américaine, ainsi que le féminisme montant, la discrétion, de la culture nord américaine. Mon but est ainsi de faire ressortir les deux extrêmes de mon expérience en grandissant entre deux cultures, le choc qui en est éprouvé, et finalement l’équilibre qu’on doit apprendre afin de naviguer entre les deux confortablement. On commence lentement à laisser une voix et une plateforme aux immigrants de deuxième génération, et je pense qu’à travers l’art on peut partager, guérir. Je tiens à représenter un inconfort et un équilibre à la fois, et voir comment se positionne le spectateur face à l’image.
Tommy Besner-Patenaude
3. Tommy Besner-Patenaude, Les dispositifs hostiles, dimensions variables, 2024.
Les thèmes abordés par mon travail sont le paysage, l’identité, l’action créatrice, la tromperie, l’inauthentique, la culture populaire, la citation, la prolifération, la poésie et la science-fiction.
Le rapport entre l’identité et le paysage sont a l’étude dans plusieurs œuvres. L’impact de l’environnent physique sur la psyché et la mémoire comme construction identitaire. Je mets l’accent sur les souvenirs récurrents et leur nature subjective. Le rôle des émotions dans la persistance de la mémoire. Une faculté qui est malléable, influençable et imparfaite.
J’envisage la création comme un geste quotidien. J’aime construire des liens entre le travail de production dans le paradigme du capitalisme et l’acte de créer. Brouiller la limite entre l’artisanat et l’art, mais aussi l’action de créer comme une réponse à l’anxiété et au stress. L’acte créateur qui occupe les mains lorsque l’esprit est tourmenté.
La pratique du glanage et de la collection jouent un rôle majeur. Les objets de seconde mains et même ce qui se retrouve aux ordures compose une partie considérable de mes œuvres. D’un point vu économique et environnemental, cette approche m’apparaît comme une évidence. Je ne suis pas à l’aise de consommer des matériaux neuf pour créer des objets d’arts.
Loin de moi la prétention que ma pratique changera le milieu de l’art. Les jeunes ambitions ont laissé place aux particuliers et aux micro-récits. Si, lors de ma formation académique, la norme était les institutions muséales, les collections privées et le réseau des centres d’artistes subventionnés, mon attention est désormais envers l’individu. Le tatouage m’a fait réaliser l’importance de travailler avec chaque personne qui compose un public. De collaborer avec le particulier pour la réalisation d’une œuvre. Pour que le cycle soit complet, pour que la passion soit pérenne, pour pouvoir vivre et créer.
Hans Deslauriers
4. Hans Deslauriers, Crash, Huile sur toile, 14 x 16 pouces, 2024.
Dû à mon parcours d’artiste tatoueur, j’ai développé un style qui se base sur le contraste et la dualité des esthétiques. Je fusionne la précision du réalisme avec la simplicité des traits épais et des couleurs simplistes, ce qui crée une harmonie et définit ma signature visuelle.
Inspiré principalement par la pop-culture et l’art des différentes époques, je m’efforce toujours de me démarquer de façon à ce que mon style soit immédiatement reconnaissable. Tout comme dans ma pratique de tatouage, mon objectif est d’éviter la surcharge visuelle pour préserver une lisibilité évidente à distance et de concevoir des œuvres qui captent l’attention dès le premier regard.
J’utilise majoritairement l’huile et l’acrylique et dans ma démarche, je cherche à définir un lien entre le monde du tatouage et celui des beaux-arts. 2 univers qui se côtoient encore très peu. Chaque création est une exploration constante, une quête d’équilibre entre tradition et innovation, entre finesse et audace. Mon travail aspire à engager un dialogue visuel, invitant le spectateur à s’immerger dans un monde où la beauté réside dans la fusion des contrastes.
Muriel de Mai
5- Muriel de Mai, Pieces of me, porcelaine, pigment noir, et ficelle doré, 9,8 x 9,8 pouces, 2022.
Ma démarche artistique est profondément ancrée dans mon parcours de vie, imprégnée de mon héritage familial et de mes expériences personnelles en tant que femme queer. Mes premiers souvenirs artistiques sont intimement liés aux photos de famille de mes grand-mères, et déclencheurs de ma quête pour capturer l’éphémère et explorer la mémoire collective. En 2009, ma grand-mère maternelle, figure matriarche de la famille, décède. C’est cet événement qui va catalyser ma réflexion sur la fragilité de la mémoire et la place de l’identité, influençant profondément ma pratique artistique. Cet événement va aussi m’amener à réfléchir à ma propre mortalité, thème que l’on retrouve en toile de fond dans toute ma pratique.
Déterminée à transformer mon art en un acte de résilience et de rébellion, Je défie les normes de genre et les oppressions identitaires. Cette démarche engagée s’articule autour de la conviction que l’art est un moyen de perpétuer la mémoire et de défier l’oubli. J’explore la tension entre l’éphémère et le durable, entre la permanence du tatouage et la fugacité de la vie. À travers une esthétique monochrome et nostalgique, j’interroge les masques sociaux, la solitude et la mortalité, invitant le spectateur à une réflexion introspective sur sa propre existence. Par-delà les frontières du temps et de l’espace, je m’ efforce de créer des œuvres qui transcendent les limites du présent, laissant derrière moi un héritage artistique intemporel, mais dont les sujets sont définitivement ancrés dans mon époque.
Joëlle Coté
6- Joëlle Coté, L’horizon est infini, installation (12) livres d’artistes, sérigraphie sur papier usukuchi, 30 x 30 pouces, 2021.
Mon travail s’oriente vers la représentation d’univers fictifs qui questionnent la notion d’identité dans un contexte sériel. On y retrouve principalement des personnages évoluant dans des paysages décalés et hors de notre réalité, évoquant des espaces tels que les liminal spaces et les backrooms. Je fais principalement usage de couleurs vives et saturées afin de situer ces lieux hors du réel.
Je travaille presque exclusivement la série et le multiple sous forme d’installations, en réaction à ma fascination de l’effet d’accumulation produite par la répétition. Je reproduis des images tirées d’archives personnelles grâce à des procédés analogues, mécaniques.
Travaillant principalement en sérigraphie, en photographie et en dessin, je cherche à produire un flou, de l’instabilité, et ce, dans un univers où chaos et turbulence se marient à des scènes tirées du quotidien. Cela résulte en des glitchs qui viennent perturber la compréhension d’une scène et qui en troublent la perception.
Dans mon travail, j’intègre des notions propres aux domaines de l’astronomie et de la mécanique quantique, et de théories traitant des trous noirs. Je m’appuie principalement sur la théorie de la supertranslation, qui aborde la possibilité de la présence et de la conservation de l’information à la limite de l’horizon des évènements. Je m’inspire également de l’interprétation de Copenhague, un courant de pensée qui considère que l’action d’observation a une incidence directe sur la réaction de la matière. Ainsi, le geste répétitif vient légitimer le résultat en tant que témoignage de cette observation et justifie le besoin de reproduction.
Bien que je présente souvent des installations déployées dans l’espace afin de faire saisir l’ampleur du travail répétitif qui s’est produit lors de leurs créations, je m’intéresse présentement aux procédés de micro-édition. Je suis d’avis que c’est un médium qui offre un vaste potentiel dans ma recherche sur la présentation et l’organisation des séquences produites dans mes projets. J’expérimente les diverses possibilités qu’offrent le livre d’artiste et le zine en tant qu’œuvre à part entière et en tant qu’élément dans une installation. Je souhaite également étudier la façon dont le livre interagit et vit dans un dispositif installatif, soit comme élément principal de l’oeuvre, soit comme élément complémentaire à celle-ci.
Ryan Dupuis
7- Ryan Dupuis, The origins of the world, papier graphite, argile, 4 x 4 pouces, 2024.(prix sur demande)
7- Ryan Dupuis, Bruses, aquarelle sur papier mâché, 4,25 x 8,5 x 2 pouces, 2023.(prix sur demande)
Son processus artistique aborde le spectre de l’identité queer en reliant les thèmes de self-care aux rituels de spiritualité. Son travail est une célébration et une contemplation de la définition de l’identité queer. À travers de plusieurs médiums, iel tente d’articuler les nuances et les enjeux reliés à l’identité et la communauté queer. Le rituel et les symboles ésotériques sont devenus des éléments importants dans ses œuvres, puisqu’ils offrent un espace de découverte de soi, de valeurs et de persévérance et de résilience. Ces rituels agissent comme actes transformateurs qui mettent le corps, l’esprit et l’identité comme motifs centraux. Ryan embrasse la beauté de la force issue de la découverte se soi au travers d’objets et sujets rejetés et oubliés. Son corpus incorpore le lexique du rituel et la création d’une mythologie personnelle dans le but de réinsérer l’identité queer dans le folklore. Les rituels s’inscrivent dans le quotidien, ponctuent le temps et donnent du pouvoir aux instants furtifs du quotidien. Ainsi, le quotidien devient un acte de rébellion pour les individus issus de la diversité. Dans le contexte politique et social d’aujourd’hui, ces incorporations et célébration de la réalité queer est encore et toujours nécessaire.
Noémie Éclipse
8- Noémie Éclipse,( 3 éditions unique de la série) Sans titre, sérigraphie, acrylique, 12 x 18 pouces, 2018. (prix sur demande)
Dans sa pratique en peinture actuelle, Noémie combine l’imagerie issue du tatouage traditionel à une touche graphique qui lui est très personnelle, intime, et qui explore l’idée de la mémoire, la superposition narrative. Le bleu est sa couleur de prédilection, couleur que ses yeux d’enfants ont enregistrés durant ses 4 années à vivre sur l’océan, aussi propre au concept de mémoire et de souvenirs.
Les artistes qui l’ont beaucoup inspiré au cours de son parcours créatifs sont nombreux ; mais l’une des figures les plus importantes est Jason Cantoro, artiste sérigraphe de Montréal dont elle a été l’assistante durant quelques années. Sa méthode de travail intuitive, la recherche de texture et la technique de pochoir sont des éléments qu’elle utilise depuis dans son procédé pictural. Parmi ceux étudiés à l’école, qui ont sans doute influencé son parcours de près ou de loin, elle a une grande admiration pour Jean Michel Basquiat, Sigmar Polke, Peter Doig, Matisse, Le Douanier Rousseau, Picasso, Egon Schiele, David Hockney, etc.
Masha Granich
9. Masha Granich, I Don’t Wanna Cry No More, Not Once, Not Ever Again, 12 x 7 pouces, 1/2,
9. Masha Granich, I Don’t Wanna Cry No More, Not Once, Not Ever Again, 13 x 8 pouces, 2/2,
Vitrail, soudure, aérographe numérique imprimé aux UV, exploration des matériaux dans le cadre d’une série en cours sur l’obsession du stock, des images, du camp et de l’ornementation, 2023.
9. Masha Granich,Untitled, Stylo à bille sur toile, 22 x 36 pouces, 2023.
Masha Granich (they/them) est une artiste multidisciplinaire ukrainienne queer qui travaille aux intersections de l’illustration, de la verrerie, du tatouage, de l’autoédition, de l’installation et de l’écriture. Née à Kherson, en Ukraine, Masha a déménagé au Canada au début de son adolescence. Ils ont commencé à explorer leur place dans le monde à travers l’impression, l’expression visuelle et sonore et leur position en tant que jeune personne genderqueer et immigrante. Leur pratique est fortement influencée par un mélange de pratiques culturelles ukrainiennes et slaves, qui est souvent une coexistence chaotique de folklore, de rituels païens et orthodoxes, et de résistance. Ils ont ensuite étudié la publication et la gravure à l’Université OCAD de Toronto afin d’explorer la construction d’un monde, la narration personnelle et la lignée ancestrale à travers la narration et la gravure expérimentale. Au cours des dernières années, ils ont exploré le vitrail, les zines et le stylo à bille. Depuis leur arrivée à Montréal en 2021, ils ont ouvert et géré Rest Stop Studio, un studio d’artiste autogéré dans le Plateau qui accueille des événements, des ateliers, des expositions et une rotation d’artistes et de tatoueurs qui collaborent et planifient ensemble des événements communautaires dans l’espace.
Sydney Allen
10. Sydney Allen, Static, huile sur toile non tendue, 24 x 60 pouces, 2023.
Cette pièce est une réflexion sur la famille et l’engagement. J’ai choisi de peindre cette œuvre de manière très détaillée, avec beaucoup de temps et de travail, pour contraster avec l’image tranquille et très statique que j’ai utilisée comme référence de ma mère et de mon frère. Le style de la peinture, ainsi que les franges aux extrémités de la peinture, qui font penser à un tapis ou à une tapisserie, reflètent les heures passées à peindre.
Le style de la peinture, ainsi que les franges aux extrémités de la peinture, qui font penser à un tapis ou à une tapisserie, reflètent les heures passées à travailler sur cette œuvre et le temps passé à penser à la famille pendant sa création.
Guillaume Harvey
13. Guillaume Harvey, Déphasé, Acrylique et huile sur toile,72 x 63 pouces, 2023.(prix sur demande)
Au cœur de ma démarche artistique réside l’ambition de de capturer le poul d’une époque à travers la peinture. A cette fin, je mélange des éléments de la vie quotidienne, ainsi que des références personnelles et publiques. Dernièrement j’introduis également des images générées par ordinateur. Combinant des codes du street art, de la peinture classique ainsi que des références au pop art, je cherche à créer un dialogue entre figuration et abstraction. La matérialité de mes œuvres est pour moi un élément essentiel à ma démarche. Joignant à la main divers morceaux de toiles à l’aide de la couture, je conçoit ainsi un canvas unique et propre à moi-même, qui renforce l’importance de la matérialité de mes tableaux, qui sont avant tout pour moi des objets et non des images. Dans mes œuvres, je peint de façon instinctive à l’aide de crayons à graffiti, de bonbonnes de peinture, de peinture acrylique ainsi que du crayon fusain et à l’encre.
Par conséquent, je juge ma technique comme étant hybride, bien qu’elle reste dominée par la peinture. Mon objectif est de combiner des références au passé à travers des références à l’histoire de l’art, particulièrement la peinture classique et aussi des éléments contemporains, tel que le graffiti. Ainsi, je cherche à établir un pont entre le passé et le présent. Les références à l’histoire de l’art ne sont pas seulement des hommages, mais des points de référence qui invitent le spectateur à réfléchir sur la continuité et la transformation de la créativité à travers les époques. Tout cela, dans le but d’affirmer l’importance de l’art dans notre société, et la place de la peinture dans le monde de l’art.
Me positionnant comme témoin de notre époque, mes œuvres ont pour but de laisser une trace de notre présent, en respectant l’héritage riche du monde de l’art classique, moderne et contemporain.
Chaque élément intégré, qu’il provienne de magazines, d’Internet, de réseaux sociaux ou d’intelligence artificielle, reflète la diversité foisonnante qui caractérise notre réalité quotidienne. À travers ces choix délibérés, je souhaite évoquer des questionnements sur l’identité individuelle et collective, principalement ; quel est l’héritage que nos prédécesseurs nous ont laissé? Et quel monde léguons-nous aux générations futures. Ainsi, je vise à démontrer comment notre contexte social et économique façonne nos propres constructions narratives.
Fannie L’Heureux
12. Fannie L’Heureux, L’enfant rivière, monobande, couleur, 1 h 6min, poupée, fausse peau, 2023.
L’enfant rivière est une vidéo performance où l’artiste réalise un poème en tatouage sur le ventre d’une poupée. La poupée représente une enfant intérieure qu’il faudrait aimer, soigner et enfin laisser partir. Le geste du tatouage, en tant qu’acte performatif, revêt une dimension thérapeutique et introspective, devenant un rituel où les mots sont gravés avant de disparaître.
Épithumia Rose
14. Épithumia Rose, Relationship, installation céramique, dimensions variables, 2022.(prix sur demande)
Laurence Thériault Lainé
15. Laurence Thériault Lainé, Wash your hands, Huile sur toile,36 x 30 pouces, 2021.(prix sur demande)
Laurence Thériault-Lainé explore avec la peinture le paysage onirique évoqués par des symboles allégoriques et fantastiques populaires.
Pour elle, les contes de fées offrent le potentiel de s’envoler vers un univers imaginaire.
Ces œuvres captent cette absence de gravité et la flottabilité qui caractérisent les rêves comme des répits de la réalité, interprétant cette légèreté à la fois littéralement et figurativement.
Dans certaines de ces œuvres, elle revisite les attributs nostalgiques et les archétypes féminins des contes de fées, ainsi que leur rôle dans notre imagination collective.
Dans d’autres, l’artiste s’intéresse au paysage nocturne pour la magie et le mystère qu’il inspire. Dans son ensemble, son travail fait l’exploration émotionnelle et intime du rêve et de son symbolisme collectif.
Nathan Leblanc Limoges
16. Nathan Leblanc Limoges, Gods should know the prices of tears, Dessin au graphite sur papier graphite, cadre de cerisier gravé au laser, 96 x 65 pouces, 2021-2023.
Le dessin, Gods Should Know the Price of Tears, ainsi que le projet de recherche qui a été réalisé lors de sa création, racontent les représailles de trois femmes mortelles contre Zeus.
qui a été réalisé lors de sa création, racontent les représailles de trois femmes mortelles contre Zeus sur le mont Olympe. Le dessin et l’essai se combinent pour créer, réfléchir et analyser un nouveau mythe basé sur la mythologie grecque.
Ce nouveau mythe raconte et illustre comment Léda, Callisto et Alcmène, qui ont survécu au viol et à l’abus de Zeus, sont devenues les héroïnes de l’histoire de l’humanité.
violées et abusées par Zeus, se rendent en pèlerinage au pied du mont Olympe afin de dénoncer les actes commis sur elles par le roi des dieux. Un combat sur le mont Olympe s’ensuit et Zeus, bien que symbole de puissance, subit la défaite face aux déesses et est emprisonné dans le Tartare jusqu’à son jugement.
En discutant avec les mortels, ils décident de changer la vieille tradition qui consiste à utiliser un châtiment éternel pour détenir et ostraciser les agresseurs et les contrevenants à la loi. Il est décidé que Zeus, afin de redistribuer son pouvoir aux mortels, doit construire une tour aussi haute que le mont Olympe que les mortels utiliseront pour gouverner leur société souveraine sur le même plan que les dieux.
Ce dessin et cet essai ont de nombreux objectifs et sont destinés à être vus ensemble, chacun d’entre eux servant l’autre pour créer quelque chose qui, je l’espère, est cohérent et complet. L’intention de créer un nouveau mythe était principalement due au fait qu’au fur et à mesure que je lisais des mythes et des histoires, j’ai constaté que Zeus n’a jamais été tenu responsable de ses fréquents et omniprésents abus de pouvoir. Il viole, punit et tue à sa guise et pourtant, dans la société occidentale moderne et principalement chez les hommes cis, il est considéré comme un symbole de pouvoir, de sagesse et comme un modèle de ce que les hommes devraient viser.
En tant que tatoueur réalisant des reproductions de l’art canonique classique, je suis souvent confronté à des personnes (principalement des hommes cisgenres) qui veulent se faire tatouer Zeus.
souvent confronté à des gens (principalement des hommes cishet) qui veulent se faire tatouer Zeus et je suis stupéfait de voir qu’une figure aussi problématique est tenue en si haute estime.
Je suis stupéfait de voir qu’une figure aussi problématique est tenue en si haute estime. C’est probablement dû à l’ignorance de la mythologie, mais ce type d’éloge s’applique également à des conquérants tels que Napoléon. Les gens estiment ces personnages masculins qui ont accompli de « grandes » choses et sont considérés comme des individus puissants, sages et vertueux, mais ils omettent toutes les atrocités commises pour obtenir et conserver ce pouvoir. Ils omettent que ces personnes, qu’elles aient existé ou qu’elles aient été créées pour communiquer des idéaux et des valeurs patriarcaux et binaires, étaient des ordures égocentriques et qu’elles ne devraient donc jamais être adulées ou considérées indépendamment de leurs actions.
Il en va de même pour les artistes qui, tout au long de l’histoire de l’art occidental, ont été célèbres et acclamés pour leur travail tout en étant connus pour être des individus problématiques et terribles.(*Picasso par exemple)