L’artiste garde précieusement les restes de son jardin depuis presque  an (2021). De nouvelles pousses ont pris racine derrière chez iel, mais iel   semble toujours vivre au milieu de ses vestiges. Avec Les récoltes et les  restes , iel met en scène ses précieux débris, crée une  sépulture pour la matière, un linceul pour les fleurs. Des images de  rituels s’ajoutent à ce narratif pour que la floraison puisse se  juxtaposer à l’éphémère. L’installation proposée pour l’exposition Réassembler les pièces et défaire les patrons, cherche ainsi à retrouver une douceur fragile, fragmentée au cœur de l’anthropocène.

Clara Painchaud cherche à explorer dans son travail la tension entre  la violence et la douceur. Dans sa pratique installative, iel favorise les  arts imprimés et la céramique pour donner forme à ses recherches.  Titulaire d’un Baccalauréat en arts visuels et médiatiques de l’UQAM,  Clara Painchaud travaille et réside à Montréal. Iel a obtenu en 2019  la bourse à la production en art imprimé de EAVM/Arprim. Clara a  également remporté en 2020 une bourse de la Fondation McAbee qui  lui a été accordée lors de l’exposition Paramètres XIX. Son travail a  entre autre été présenté en août 2020 dans la vitrine de La Centrale  Galerie Powerhouse, puis en septembre durant la troisième édition du  festival d’art émergent ARTCH. Ses prochains projets seront présentés  à Trois-Rivière en 2021, ainsi qu’à Rimouski et à Gatineau en 2022.

 

 

Le travail de Clara Painchaud interroge les espaces intérieurs, intimes  et vulnérables. Iel cherche à rendre visibles ces lieux dérobés où  se côtoient la douceur et la violence. C’est à cette intersection qu’iel  souligne les rapports de pouvoir en lien avec le patriarcat et l’identité  de genre. Utilisée comme archétype de puissance transformatrice, la  sorcière occupe un rôle important dans son travail. Clara emprunte  de sa mystique pour créer ou détruire, dans des espaces rituels où des  objets du quotidien deviennent des symboles de pouvoir. Son langage  visuel se compose de fleurs fanées, d’armes fragiles et d’outils inutiles  faits de porcelaine, de papier ou de tissus. Explorant les  chevauchements entre l’artisanat et l’art contemporain, iel utilise la  céramique et les arts d’impression pour créer des objets  ambigus. La plupart des éléments utilisés sont faits à la main en  utilisant des procédés qui demandent une grande implication du  corps; une manière d’investir la matière et d’y insuffler sa force. Le  processus de création fait donc également partie de l’esthétique du  rituel que Clara met en scène. Transformer une arme en un objet  fragile devient ainsi une façon de porter fièrement une vulnérabilité  potentiellement dangereuse. Clara cherche à laisser la trace de rituels  performatifs en dressant des tables qui servent d’autels : des espaces  de travail dédiés à la sorcière. De cette façon, Clara monte des  installations qui alternent entre la  douceur de la régénération et la férocité de la résistance.